PASCALE LUCIANI-BOYER, REPRÉSENTANTE DE l’AMIF

PASCALE LUCIANI-BOYER, REPRÉSENTANTE DE l’AMIF

Cette 7ème édition des Assises du Très Haut Débit marque un tournant dans la dynamique d’aménagement numérique du territoire français.

En effet, cette dynamique résulte du fait qu’après s’être trop longtemps inquiété des infrastructures, la question des usages devient prégnante. C’est bien de cela dont nos territoires et nos villes ont besoin, d’usages pour développer l’économie, l’emploi, les liens sociaux, les services à la personne, l’éducation pour tous, etc.

La grande avancée de cette année 2013 est la prise de conscience partagée que : tous les moyens permettant de développer les usages, et donc la dynamique territoriale, par le numérique sont bons. Ainsi les villes, trop nombreuses, encore mal desservies peuvent bénéficier d’une aide financière de l’État pour la connexion de leur établissement scolaire quel que soit le choix technologique (fibre, 4G, etc).

Une autre grande tendance est celle du recours plus aisé aux partenariats ouverts, mixant public et privé, pour rechercher ensemble la réalisation de l’objectif.

Nous pouvons prendre ici l’exemple récent d’une PME francilienne qui a fait le choix de s’agrandir dans un cadre rural. Ce choix s’est fait sur des critères de rentabilité issus de la stabilité des effectifs salariés, et sur le prix du foncier.

Pour permettre son installation, la PME doit bénéficier du très haut débit que l’entreprise va financer puis partager avec son village d’implantation dans son excédent d’utilisation et ce à destination de sites privilégiés comme la mairie, les écoles ou encore maisons des séniors.

Nous avons ici l’exemplarité de cette énergie du numérique au service de la croissance et de l’emploi.

Reste à souligner que ces réussites ne sont pas légion et qu’il reste encore trop de lieux, y compris en Île-de-France, dans lequel le très haut débit devrait être facteur de croissance et de désengorgement de Paris, notamment en grande couronne. Paradoxalement, ce sont les sites les plus délaissés par la première vague d’équipement d’infrastructures…

Les usages actuellement sont en pleine explosion avec l’avènement des « smart cities », les villes ingénieuses qui utilisent les réseaux, les données, le « cloud », pour devenir plus responsables de leurs ressources économiques et écologiques, plus relationnelles, plus co-opératives en mutualisant les informations, en un mot plus proches des attentes, des besoins et des personnes.

La dynamite des territoires est donc le fruit de l’alchimie entre les infrastructures et les usages. L’un tirera l’autre pour atteindre l’excellence pour tous !

Pascale Luciani-Boyer

Maire-adjointe,

représentante de l’Association des Maire de France,

Présidente de commission numérique de l’AMIF