JACQUES MARCEAU, PRÉSIDENT D’AROMATES

Jacques MARCEAU, Président d'AromatesMadame la présidente, mesdames et messieurs les parlementaires, mesdames et messieurs, chers amis, en tant que co-organisateur de ces  Assises, je voulais vous dire quelques mots avant de laisser la parole à madame Corinne Erhel, présidente de cette édition 2013 des Assises du Très Haut Débit.

Tout d’abord, pour excuser l’absence d’Yves Gassot, directeur général de l’Idate, très investi dans la préparation de ce colloque et qui m’a fait part hier d’un empêchement de dernière minute qui le contraignait à ne pas être parmi nous ce matin. L’Idate sera néanmoins très représenté tout au long de ce colloque comme vous pourrez le constater à la lecture de son programme.

Egalement, un mot d’excuse pour les nombreuses personnes qui n’ont pu être avec nous ce matin faute d’un nombre suffisant de places. Il devient d’ailleurs de plus en plus difficile, je ne comprends toujours pas très bien pourquoi, d’ajuster le nombre d’inscrits à la jauge de la salle.

Quelques mots sur le programme de nos travaux.

« L’énergie du numérique au service de la croissance et de l’emploi ». Voilà un titre qui résume, je pense parfaitement, le sens que nous avons voulu donner à nos débats d’aujourd’hui. En effet, le très haut débit se révèle être beaucoup plus qu’un supplément de confort apporté aux citoyens en leur permettant de regarder leurs séries TV préférées à la demande, en haute définition ou en 3D, de jouer en ligne à des jeux vidéo hyperréalistes ou encore échanger des fichiers vidéos sur les réseaux sociaux. Sans mépriser ces usages, les réseaux très haut débit ont vocation a apporter bien plus puisqu’ils sont appelé à irriguer la totalité de nos territoires d’une nouvelle énergie : celle du numérique.

Pierre Pinon nous parlera dans quelques instants de ces infrastructures essentielles comme les réseaux ferrés, les canaux, mais aussi les réseaux d’égouts ou de gaz qui, dès la seconde moitié du 19ème ont ouvert la voie à l’industrialisation et fait entrer la France dans la modernité.

Dans ce contexte, les réseaux très haut débit ne sont, ni plus, ni moins, la condition première de la transition numérique, non seulement de notre économie, mais encore de notre organisation sociale et de nos industries culturelles. Ce sont eux qui permettront à la France d’entrer dans une nouvelle ère industrielle, d’opérer sa métamorphose et d’accéder à une nouvelle modernité. C’est bien cet enjeu qu’il faut comprendre car rien ne sera jamais plus comme avant et la sauvegarde de notre industrie et de nos emplois passe dorénavant par un changement de paradigme qui doit lui-même être précédé d’une nouvelle vision de ce que sera l’industrie du XXIème siècle. Cette dernière n’a en effet rien à voir avec ce qu’elle a été, ni, non plus, avec la caricature d’une économie intégralement basée sur le service et la production de biens immatériels que souvent on nous propose. La France est encore, et doit rester, un territoire industriel, au sens d’un territoire producteur de biens, mais dont la valeur ne procédera plus uniquement d’une production matérielle destinée à être consommée, ou plutôt « consumée », mais de la combinaison de produits et services, issus de véritables écosystèmes basés sur l’usage, le partage et la relation durable. Visionnaire, Jean-Baptiste Say ne nous avait-il pas enseigné, au XIXème siècle, que « la production n’est point la création de matière mais la création d’utilité ». Nous dirions aujourd’hui « des usages ».
Cette valeur de l’usage grandit d’autant plus vite que le produit industriel se mue peu à peu, et dans le même temps, en objet communicant, c’est-à-dire connecté aux réseaux de communication.

Cependant, le développement des écosystèmes propices à la naissance de ces nouveaux biens ne pourra s’opérer que si les entreprises qui les réalisent disposent d’infrastructures numériques adaptées. C’est-à-dire non seulement d’un accès de qualité au très haut débit mais encore à des services et applications en cloud computing leur permettant, à leur tour, de proposer au marché des produits intelligents et connectés.

L’entreprise du XXIème siècle a besoin, pour se développer et comme en botanique, d’un terreau favorable, c’est-à-dire d’un territoire adapté à sa nature et qui saura alimenter et soutenir sa croissance grâce à des

réseaux capables de leur apporter toute la puissance du numérique.

Pour finir, quelques recommandations sur l’organisation de cette journée. Comme vous avez pu le constater, notre programme est particulièrement dense et nous avons délibérément choisi de concentrer nos travaux sur une demie journée. Aussi, je demanderais à nos intervenants et modérateurs de veiller au respect de leurs temps de parole et aux personnes souhaitant poser des questions de le faire de la façon la plus synthétique possible. Je vous en remercie tous par avance.

Avant de passer la main à notre animateur Ariel Gomez, rédacteur en chef du Journal des Télécoms que je remercie pour sa fidélité à ces Assises, je laisse la parole à madame la députée Corinne Erhel que je remercie à nouveau pour son implication et son parrainage. Je vous souhaite, au nom de mon équipe et au nom de l’Idate, une bonne et fructueuse matinée. Merci.