PHILIPPE HOUDOUIN, PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KEYYO

Philippe HOUDOUIN, président directeur général de Keyyo

Le très haut débit doit ouvrir la voie à une nouvelle génération de téléphonie d’entreprise.

Alors que smartphones, tablettes et la multitudes d’applications et de services les accompagnant ont investi tous les domaines de notre quotidien, l’univers professionnel reste, paradoxalement et à de rares exceptions près, en dehors de cette révolution numérique. Pour s’en convaincre, il suffit d’arrêter son regard sur le téléphone installé sur son bureau et de se poser la question des services qu’il apporte. Des services qui n’ont quasiment pas évolué depuis des décennies ! Aussi, de plus en plus nombreux sont les utilisateurs qui, pour palier l’obsolescence des matériels téléphoniques et l’indigence de leurs fonctions, utilisent leurs équipements personnels, infiniment plus ergonomiques et performants. Mais avec tous les problèmes que cela pose… Cette tendance que les anglo-saxons ont baptisé le BYOD (Bring Your Own Device) est aujourd’hui devenue un phénomène de masse auquel les entreprises devront répondre en permettant l’intégration organisée et sécurisée de ces équipements personnels à leur système d’information mais aussi, et surtout, en apportant à leurs collaborateurs des outils et des services en rapport avec leurs nouvelles exigences. Cette réponse existe dorénavant grâce à la conjonction du très haut débit et du cloud computing, qui autorise l’arrivée de nouveaux services professionnels vraiment innovants et au moins aussi performants que ceux de la maison. Ce qui est également nouveau, c’est que ces services sont proposés par des acteurs entrants qui, à l’image de Keyyo, préfigurent d’une nouvelle génération d’opérateur de services télécoms pour les entreprises. A l’image des nombreuses TPE et PME qui se sont développées sur le terreau des applications pour mobiles, le marché de la téléphonie d’entreprises sera, lui aussi et sans aucun doute, de nature à générer le développement de nouveaux « enfants de l’Internet ». Il existe néanmoins des conditions à ce développement. La première est, et de toute évidence, la généralisation du très haut débit, en particulier dans les zones les plus isolées afin d’éviter, dans ces zones, la « délocalisation numérique » des entreprises qui y subsistent*. La seconde est le déploiement, dans les territoires, de datacenters capables d’offrir des services de cloud computing de qualité et des garanties de sécurité et de confidentialité conformes à notre droit et aux exigences des entreprises. La troisième est l’aménagement d’un espace économique et d’un cadre régulatoire favorables (en particulier et d’urgence, une régulation par des tarifs de gros et l’application d’un principe de réplicabilité des offres) au développement d’un tissu d’opérateurs de nouvelle génération. Car ce qui est en jeu, c’est non seulement la naissance d’une nouvelle filière économique génératrice de croissance et d’emplois, mais encore la mise sur le marché d’applications et les services professionnels eux-mêmes générateurs de performance et de compétitivité pour nos entreprises.

Philippe HOUDOUIN, président directeur général de Keyyo

(*) 10% des entreprises non éligibles au très haut débit font de leur desserte à court ou moyen terme, une condition de leur maintien sur leur territoire actuel (Source : « Déploiements du Très Haut Débit fixe et de la 4G » – Idate – Avril 2013)